Mandala
en France, près de Montpellier
janvier-février 2003


A l'occasion de l'année de l'Algérie, deux artistes algériens, Affaf Bouaddou et Omar Méziani, ont séjourné pendant deux mois en résidence d'artistes à St Mathieu de Tréviers. Leur présence a créé une émulation à laquelle artur a participé : travail photographique, écriture, installations, soirées poétiques, avec la participation de nombreux artistes, plasticiens, poètes, écrivains venus de France et d'Algérie.

Ci-dessous quelques textes et photos sur des installations éphémères autour de l'idée de mandala
en bord de mer aux Aresquiers,
et en résidence à St Mathieu de Tréviers


(cliquer sur les photos pour les agrandir)










Les Aresquiers, 28 janvier 2003,
Nous nous sommes ouverts aux autres
pour leur permettre de tracer leurs dessins sur nos propres desseins.
Nous avons pétri dans le même limon d'une intimité plurielle
une œuvre libérée de ses impulsions égocentriques.

Le bruit de la mer se fait discret,
celui des pierres sous nos pieds s'évapore
dans la surdité du soleil hivernal.
La souche avait interpellé les vagues et les vents marins ;
séduit le sable et les galets.
Elle guide maintenant notre regard vers sa présence.
Fut-elle totem ?
Ses formes douces et torturées
conduisent l'errance de nos gestes,

Sous les mains savantes, des tours et des remparts s'érigent ;
un élan protecteur pour contenir la source d'énergie,
Des courbes douces s'élancent,
se poursuivent et se mêlent avant de rejoindre la double spirale.
Un sanctuaire se construit,
blancheur des coquillages et grisaille des galets.
Juste un sanctuaire pour sublimer les matériaux
surpris dans l'inertie de primitivisme,

Fut-elle entité ?
Elle avait pondu des œufs en pierres dans des nids de branches.
Elle rampait, ses écailles ocres rougissaient pudiquement
vers le soleil couchant.
Elle était entité, l'âme qui habitait la souche et qui, le soir,
sortait pour hanter nos mythologies,
le temps d'un art éphémère.
Méziani









Une journée d'hiver 2003, soleil jaune pâle, vent du nord, une plage et son chaos, le bruit de la mer…
Déambulation de quatre rêveurs, rencontre avec une souche à la fois lisse, échevelée, puissante.
Point initial d'un voyage entre courbes et spirales entremêlées. De cette géographie singulière naît peu à peu de notre silence, caillou après caillou, racine après racine, branche après branche, un chaos organisé, habité de nos quatre énergies,
dans un équilibre éphémère et permanent.
Un atelier à la dimension du paysage, à l'écoute du monde, une errance permettant à l'immobile de survivre.
Et puis tout se tait, quelques clichés juste avant la fin du jour, un dernier coup d'œil sur notre topographie.
L'esprit nomade nous salue, à plus tard, déjà jadis, ailleurs...
Rustico